Sushis et sashimis dans un Ryokan au coeur de Tokyo
Avec plus de 160 000 tables, Tokyo est la ville qui concentre le plus de restaurants dans le monde (la France en compte environ 200 000). J'ai eu le plaisir de passer quelques jours dans la capitale japonaise pour découvrir cette mégapole de 36 millions d'habitants, les différences culturelles qui nous séparent, sans oublier sa gastronomie. Comme le poisson (notamment cru) est au coeur de la tradition culinaire nippone, la logique me conduit à débuter mes chroniques tokyoïtes par la visite d'un ryokan baptisé Otsebo (c'est de la phonétique car le nom n'existe qu'en japonais).
Installée à la périphérie du très chic quartier de Ginza, qui abrite les magasins des plus grandes marques de luxe, cette auberge traditionnelle japonaise est située en sous-sol, comme bon nombre de restaurants à Tokyo (qui pullulent aussi sur plusieurs étages de buildings).
Passé la porte, l’okamisan (gérante des lieux), vous accueille, vétue en habits traditionnels, et vous invite à vous déchausser avant de vous conduire dans une salle privative typiquement dans la tradition japonaise avec bois, bambou, cloisons de papier, tatami, coussins et une table basse au milieu de la pièce sous laquelle on glisse ses jambes pour une dégustation qu'on espère à la fois pleine de traditions et de surprises.
La 1ère surprise n'est pas dans l'assiette mais sur le menu - mais il faut s'y faire car c'est le cas dans la majorité des restaurants - qui est exclusivement en japonais, autant dire indéchiffrable ! Après quelques échanges avec la serveuse, on comprend que le choix se résumera au poisson, ça tombe bien ! 13 plats et menus sont proposés entre 1000 et 4 200 yens (entre 7 et 30€). Nous optons pour un repas kaiseki, avec plusieurs petits plats servis ensemble, autour des sushis et des sashimis.
Dégustation en photos...
Pour accompagner le déjeuner, on nous apporte un excellent thé matcha de Nishio.
Le menu "sashimi" (3 200 yens/23,70€) sous la forme kaiseki (en haut, de gauche à droite) : une soupe miso avec wakame, ciboule et oeuf. Une assiette de sashimis (tranches et morceaux de poissons et produits de la mer crus) avec maquereau, thon, crabe des neiges, coquillages, kani (crabe des neiges) et uni (appareil reproducteur des oursins, en orange en haut de l'assiette). Egalement un bol de riz, de la sauce soja.
Egalement, un chawanmushi, un flan aux oeufs cuit à la vapeur, avec un bouillon, des champignons et une crevette. Servi froid, le flanc offre une texture légère et assez gélatineuse. Les champgnons et la crevette apportent croquant et saveurs finement iodées. Doux et frais.
De gauche à droite - coquillage cru, anguille grillée et champignons japonais marinés. Des plats aux goûts bruts typiquement nippons.
Le menu "sushi" (3 200 yens/23,70€) avec soupe miso, chawanmushi, riz et sauce soja comme dans le menu "sashimi", mais aussi du chou vinaigré, un morceau de tamagoyaki (sorte d'omelette japonaise sucrée/salée)...
... et une assiette de sushis variés (poisson cru sur un lit de riz vinaigré) avec des nigiri (boule de riz avec un morceau de poisson cru dessus) au thon, maquereau, kani (crabe des neiges), Aka-gai (palourde rouge), un gunkan nigiri (boule de riz avec un ingrédient qui tient grâce à un petit ruban d'algue nori) de Kazunoko (pâte d'oeufs de hareng fermes et croquants semblable à la poutargue, qui est marinée dans du sel et du konbu, une variété d’algue). Egalement 6 makimonos (maki en Europe) au thon, des gunkanmaki d'uni (appareil reproducteur des oursins) et à l'ikura (oeufs de saumon).
Mon avis : une visite au coeur de la tradition culinaire japonaise dans un cadre typique. L'accueil et le service sont discrets dans une ambiance quasi monacale. Le rapport qualité-prix est excellent pour déguster une palette de produits de la mer connus et méconnus comme le kazunoko ou l'akai-gai. Le thon est incroyablement fondant.
Otsebo
Ginza - Tokyo
A proximité de la sortie de métro Higachi-Ginza